Le sexe mâle est le sexe faible au regard de la jouissance, c’est pourquoi il a l’apanage des grandes perversions. Ce texte est à la charnière des élaborations freudiennes de Lacan, à suivre…
Parce qu’il n’y a pas de normes sexuelles, mais des normes sociales, Freud a toujours été hanté par la perversion, d’autant plus que la cure psychanalytique n’est pas tellement la tasse de thé du sujet pervers, les données cliniques sont rares, on parle ici de perversion vraie et non pas des traits de perversion dans la névrose, ni la psychose. Freud va donc poursuivre l’élaboration du statut de la perversion jusqu’à la fin de son œuvre, qui s’achève au soir de sa vie en 1939 sur son dernier texte l’Ichspaltung, qu’il vaut mieux traduire par La division du sujet plutôt que par Le clivage du Moi.
Lacan va suivre cette voie. S’il est entré dans la psychanalyse par la psychose, il affirmera ne s’être intéressé à la psychanalyse qu’à cause de la perversion.
On peut suivre son élaboration de la structure des perversions dans le droit fil de Freud.
Après avoir décliné toutes les vertus de la perversion, à ne pas confondre avec la canaillerie qui ne l’a spécifie pas, si l’on admet que toujours homo homini lupus, Lacan va tirer un trait sans appel : « Il faudrait inventer une nouvelle perversion moins conne et moins stéréotypée que celle que nous connaissons ».
Reprochant à la psychanalyse son infécondité pour n’avoir pas su inventer une nouvelle perversion, il va s’engager dans la conceptualisation borroméenne de la Père-version, rendant hommage à James Joyce d’avoir su en produire une sans être passé par la psychanalyse.
Entretemps on est passé de l’inconscient structuré comme un langage (freudien) à l’inconscient réel (Lacan), du langage à lalangue, du symptôme au sinthome.
- Della perversione, cette traduction étant erronée, je renvoie au site http://www.lacan-con-freud.it de Moreno Manghi , qui sera désormais la référence pur toutes les traductions en Italien.
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