Les écrits de Jacques LACAN

C’est dans le courant de l’année 69 que j’ai présenté Jean-Michel Vappereau à Jacques Lacan.

Il avait besoin de lui.

Très vite leur relation s’est approfondie et j’ai revu régulièrement Jean-Michel Vappereau dans l’antichambre du 5, rue de Lille.

À l’époque, Jacques Lacan travaillait sur le symbole du nœud borroméen et le bureau de son cabinet était jonché de petites balles blanches de golf sur lesquelles il traçait des lignes de trois couleurs différentes qui s’entrecroisaient, se chevauchaient, se recoupaient.

Les petites balles étaient posées méticuleusement et Jacques Lacan les reprenait tour à tour pour mettre en évidence les complications qui résultaient de la confrontation du symbolisme, de l’imaginaire et du réel.

C’était le « triple alliance » dont il aimait parler.

Le nœud borroméen était devenu pour Jacques Lacan à la fois un symbole, un instrument de recherche et une éternelle interrogation.

Lacan cherchait par ailleurs quelqu’un qui lui permettrait de vérifier ses connaissances en mathématiques modernes.

Jean-Michel Vappereau était devenu mon ami depuis mai 1968.
Nous avions fait de la musique ensemble quand un jour d’octobre, je le trouvais un peu désorienté et l’amenais chez Jacques Lacan.
Ils cherchèrent ensemble à réaliser le « nœud à quatre ».

Les échanges se poursuivirent. Lacan écrivait, dessinait tout en poursuivant sa pratique quotidienne.

Puis, il remit un jour l’ensemble de ses écrits à Jean-Michel Vappereau, dessins, chiffres, réflexions.

Sans doute savait-il ce qu’il allait en devenir.

Roland Dumas

lacanart 1

lacanart 2

lacanart 3

lacanart 4