Jacques Leibowitch, LE SIDA peut-être la fin de l’épidémie

samedi 30 juillet 2011
par  P. Valas

 
Jacques Leibowitch

 
POUR EN FINIR AVEC LE SIDA, éditions PLON, Paris, Octobre 2011
 
http://www.plon.fr/
 

Jacques Leibowitch

Professeur Assistant Emérite Université Versailles Saint Quentin
Attaché Hôpital Raymond Poincaré, Garches, 92380

 
Face au sida, il a fallu parer au plus pressé : venir en aide aux malades. Maintenant que les trithérapies ont rendu un avenir aux séropositifs, à défaut de les guérir, nous disposons d’un répit pour réévaluer les dogmes trop vite admis. Et les recherches actuelles renversent les certitudes. 

LE REEL, LA SCIENCE, ET LE PETIT MEDECIN :
A QUEL REEL RENVOIE LE BIO-DISCOURS SIDA ?

Conférence du Professeur Leibowitch

Dans quel miroir savant le SIDA peut il se refléter au point de se ressembler ? De quelles articulations signifiantes dispose Moïse Clouzeau Columbo pour conduire en médecin pasteur-passeur ses oies au travers d’un désert encombré de veaux d’or à s’y perdre et mourir ? Lui, le médecin-lapin, coincé entre Dame La Science, belette mèremptoire, et Ramina La Grosse Caisse, le Réel réveilleur qui replace chacun sur sa chaise en toute partialité.

Le réel SIDA revient aux mêmes places

Le SIDA est représenté en clinique par 3 ensembles de maladies : infections à germes vivant dans ou au contact de cellules ordinaires ; deux cancers rares -et pas trois ; un amaigrissement consomptif tirant à la cachexie. Plus réel, tu meurs …La clinique mordante, c’est l’irruption chez l’affecté(e) d’une discontinuité radicale : un intrus qui fait boule dans une aisselle palpée, la chose qu’on n’avait pas avant, un Alien qui ne me ressemble pas. C’est quoi, ça ? Adieu le tout égo. Entre l’Alter-Corpo, et ses menaces de défaisance. Viol à l’intégrité de Candide, le réel déformant tatoue, bafoue, destitue, tandis que le bric-à-brac du corps UN de qui avait fini par s’en éprendre, part en confettis avec le moi qui n’est plus. Je perd de sa toute puissance et retombe à la casa des commencements, à l’infans bientôt défunt – et les mamans reprirent leur service auprès de leur jeune homme dépérissant.

Atlanta, Janvier 1982 : Merci de vos informations concernant les patients SIDA originaires d’Afrique équatoriale. Ici aux Etats-Unis nous avons enregistré 212 cas…Janvier 1982, à Paris non plus, on ne sait encore rien des lois qui conduisent l’événement qui va fendre la toile fin de siècle. Mais par ses reproductions à l’identique, chez l’un puis chez l’autre, son insistance et sa cruauté, le SIDA porte les insignes du REEL : répétitif, autonome, horrible…

Répétitif… peau grêlée d’une pluie de tumeurs de Kaposi, poumons asphyxiés d’une première, deuxième attaque de pneumocystose, paralysies extensives attestant d’une encéphalite - toxoplasme ou virus JC …

Autonome, Le Grand Autre SIDA a ses airs de se commander lui-même. Comme si la cause de ses retours se trouvait dans ses intérieurs. Sui generis moto, le phénomène à moteur in-sisté revient suivant son tempo, réglant ses coups, battant nos mesures. Maître aux normes que l’on ne maîtrise pas, avec sa tête de commandeur pirate, crânes et tibias des corps en faisceaux, c’est lui le plus costaud, c’est lui qui fait la loi.

Horrible, le réel SIDA revient : la mère apprend sa condamnation de son enfant moribond, contaminé pendant l’accouchement ; transfusion de sang chez

l’opéré, fractions coagulantes perfusées à l’hémophile, insémination artificielle pour stérilité, tous actes d’assistance médicalisée, ici irréparablement contaminants. Jusqu’à l’inoculation volontaire infligée au patient par un dentiste fou…Phobiques, montreurs de plaies, kamikazes et martyrs, sophistes, dénégateurs, le monde s’est emballé. Le réel sur la peau, le réel de la peur, y a-t-il plus vrai ? Mathieu se souvint des paroles de son maître : ne craignez pas ce qui tue le corps …C’est lui qui le dit.

Et la science fût convoquée à the pursuit of the real…Poursuivre l’affreux, article 1 de sa constitution, son objet, sa raison sociale, ses crédits. Reprenons : un seul virus pour un triptyque pathologique diabolique. Les virus HIV et consorts soumettent les organismes qu’ils infectent à des torsions compliquées…Sans doute, mais lesquelles ?

D’abord étaient les choses, puis vinrent les mots qui les séparèrent.

La science est requise d’accrocher le chaos à l’étagère de ses savoirs. Et qu’elle en produise une nouvelle si elle ne s’y trouvait pas déjà. Comment ? Just go at it by whatever pine hole of opportunity ! Par n’importe quel bout de trou…Science / Connaissance / Coït avec le monde, fut-il de l’horreur. Casser le réel massif en petits fragments, pour les analyser, les comprendre, avant de reconstruire-recombiner un ensemble qui tienne à la colle d’un texte nouveau.
Fragments d’un discours de réel reconstitué, avec nouvelle syntaxe, nouveau lexique. Pour ses œuvres, le savant est armé de techniques, concepts, méthodes, expériences, capacités d’analyse. Avec quoi entreprendre le décompactage, tailler dans l’impossible du réel en vrac, et le transformer en réel tamisé, transposé, sinon encore dompté. Accrocher le chaos naturel à l’étagère des savoirs, ou en produire de nouvelles, si le prêt-à-repasser ne s’y retrouve pas.

Articuler ce qu’on observe à ce qu’on imagine…

Où le chercheur découvreur doit encore chercher…à relier ce qu’il a observé à ce qu’il imagine. Le réel de la science se loge dans l’imaginaire et dans le symbolique …Ay, there is the rub… Empêtré de langues, comme tout le monde, la sienne plus les métalangages de bois, le savant est armé de forets langagiers, autant et plus qu’il n’en faut pour le dire. Et les montages successifs proposés par la médecine et les biosciences pour se représenter le réel morbide, c’est une sacré histoire pour épistémo-pédagogues… Et tout le monde parlait, parlait, on entendait plus la musique funèbre, et les patients mourraient mouraient…

Mathème du Médecin : devoir soigner/ devoir savoir

Le (petit) médecin-praticien arrive, peu après la casse, et dans le cas du SIDA, avant les panzer-divisions de l’académie. Il prend le dol du patient en déposition, le dépouille peu ou plus de sa sémantique plaintive, histoire de défaire le sujet obsédé par la mosaïque du corps en voie de destitution ; il instruit son cas, et l’inscrit en acte médical. Transposer les productions morbides relatées par le sujet tout à ses mots, voyez le docteur à ses écritures pendant la consultation. Acte I de l’assistance médicale à personne souffrante, manifestation inaugurale de son bien vouloir : entendre et enregistrer, avant de faire et de dire ce qu’il faut dire et faire. Transposition de l’innommable…Et le réel innominé devra sortir de là taxonomisé, bientôt présentable au catalogue rénové des maladies.

La déontologie dit : le médecin est dans l’obligation de soigner celui ou celle dont il accepte le dol ; il doit alors savoir ce qu’il fait et ce qui se fait. De son tabouret éjectable à la table du relativisme savant, le médecin a appris ce qu’il sait dans les écoles, les congrès, livres et revues, un labyrinthe en dédale et renouvellement permanent. Mamamouchi traducteur de science = un discours qui prétend lui donner la maîtrise du réel, et la direction de ce qu’il doit faire, pour mettre ce bazar ce cafard-à-hommes dans le rang. Que le médecin se débrouille avec la science et ses mythes, mais qu’il conduise son affaire avec le patient et ses états. Et tant qu’à faire le médecin, qu’il le fasse debout, fut-il appuyé sur un bâton de scholastique douteuse. Moïse ne comprend pas tout ce que disent les doctes, et moins encore ce que Dieu Le Réel ne dit pas. Il n’est pas le seul à le comprendre de travers, mais lui doit tenir la pose, faire le par ici suivez moi, conduire les patients dévorés par le réel jusqu’à ce mort s’en suive = le plus tard possible, tandis que Réel le Satan se rit des figures qu’on lui attribue.

Le médecin est sujet lui aussi dans l’affaire, sujet-à-la-parole, compliquée de celles qui ne sont pas de lui, et leurs versions multiples qu’il a du assimiler. Celles là plus son texte de sujet au verbe, au désir et au manque, le médecin doit gérer le tout, se retenir de se lâcher. Mais trop souvent, il ne peut s’en empêcher, il faut qu’il dise, qu’il interprète, qu’il place "son" texte et ses « jaculations ». Sans parler des psychosomaticiens, bavards par définition, même s’il connait la fractale des mots à tiroir, le ronron du sens et le bémol mineur, le médecin parlêtre est diseur de médecine. Dire qu’il peut médire ira de soi d’autant que l’on n’enseigne toujours pas dans les écoles de médecine la vérité et son mi-dire. Voyez là notre sujet-patient : dans les rets en croisillons d’un réel qui le taraude, du savant qui s’imagine, et du médecin qui tchatche…il vaut mieux avoir la santé !

Sur quel bâton de science molle le docteur Moïse peut-il s’appuyer pour se colleter avec le Dieu-Le-Réel qui ne lui dit pas toute la vérité, s’il doit tenir la place du Maître supposé savoir ce qu’il en est, et ce qu’il lui faut dire et faire pour que les vilénies morbides aillent vers un moindre pire ? A la table de la Science, Clouzeau Colombo opportuniste consommateur-utilisateur comme se doit de l’être le médecin, depuis l’aube des temps modernes s’est invité. Fin postmoderne de son apprentissage innocent, aujourd’hui toujours opportuniste nécessiteux, c’est sur un strapontin éjectable qu’il assiste à la scène. Et de congrès en séminaires, Jacquot Lapin-Les-Grandes Oreilles (basses) revient souvent, scandant de coups de pieds dans une petite boîte en fer : le bio-discours scientiste m’endort, le Réel me réveille encore… En sursaut !

Le SIDA en version convenue

La biomédecine dominante voudrait que l’on croit - croix de fer- à son scénario immuno-militaire d’origine : un lentirétrovirus met hors de combat une catégorie ciblée de globules blancs, alias forces lymphocytaires TCD4+ ; leur mise en déroute livre le château-organisme aux microbes et cancers qui incessamment l’assiègent ; l’effondrement des défenses immunitaires, incarné dans la disparition des contingents de TCD4+, est au principe causal de toute pathologie liée à ces virus…Réalités éminemment partielles : la représentation consacrée tient en quasi forclusion deux pathologies immanquables ; aligne une série d’impliables dans le corpus ; et s’offre deux oxymores retors à se faire entartrer. La partialité de la vision conventionnelle tient évidemment à l’étroitesse du cadre de visée, restreinte à l’Immunité Cellulaire en défaut, et ses défauts…

Abrégé d’Histoire de l’Immunologie

L’immunologie est ce logos académique qui s’est donné pour tâche (impossible) d’ordonner (en science) ce qu’il en serait des défenses de l’organisme contre les… agents « étrangers », infections, tissus greffés, cancers. Dans immunité s’entend franchise, liberté, privilège, exemption de charge, taxes, poursuites, service militaire…exemption de corvée infectieuse !
L’idée immunitaire est prégnante : depuis leurs bastides ganglionnaires, postées en surveillance aux frontières du Nicaragua intérieur, les garnisons de "vigilantes lymphocytarios" sont vouées à la pureté (infectieuse) de l’espace intérieur. Assignée dès sa proclamation au vouloir du bien à son hôte, la fonction immunitaire se déploie à l’unidirectionnel : harmoniciste des intérieurs, oui, auto-cacophoniste, non ! Le finalisme triomphe avec Ehrlich, 1er Nobel de la discipline, frappant le système immunitaire naissant de son interdit kantien : Horror Autotoxicus… Spinoza l’avait précédé (1648) :… parce qu’ils ignorent les causes de tant d’art, les hommes concluent que le corps fut fabriqué par quelque procédé surnaturel dans le dessin que nulle partie ne nuise à nulle autre…

Chargée de ses métaphores sécuritaires, la pensée immunitaire – ceci dit en passant- aura offert au créationnisme un moule à la démesure du Grand
Architecte, œuvrant au huitième jour à l’édification de lignes Imaginots défensives suivant le désir qu’on en a. Si le réel insiste, les humanistes aussi, leur humaine façon de se planter devant lui ! On ne rit pas dans la classe : à l’échelle immémoriale des temps évolutionnistes, le finalisme néo-darwinien de nos téléologistes ne dit pas autre chose : pas si bête cette évolution qui a su construire, pour nous défendre contre les miasmes étrangers, un système bienveillant ! Paix aux humanistes, hélas, la structure offensive-défensive du système inscrivait à jour zéro la possibilité de schizophrénie auto-immunitaire. De vrai, en clinique, pas un lymphocyte, macrophage, cellule dendritique, pas une cellule vagabonde, enrôlée de force dans les armées de l’immunitaire, qui ne puisse se retrouver en position occi-mauresque de vacharde-traitresse vis-à-vis du camp qu’elle devait défendre. D’où l’invocation récurrente chez nos immuno-académiques de ces forces immunitaires suppressives anti auto-immunitaires … Ben voyons !

Splendeurs de l’Immunologie Naissante

L’histoire a noté combien les énoncés fondateurs en sciences résonnaient des notions contemporaines de leur naissance (D. Passereaux, L’Ours). Chateaubriand archange l’avait sifflée : « qu’y a t-il de moins positif que les sciences dont les systèmes changent plus d’une fois par siècle … ». L’immunologie, science molle vue du coté des dures, propose des catégories, taxinomies, ordres, qui portent l’empreinte culturelle contemporaine de ses élaborations (cf., Microbes : Guerre Et Paix (1984) Bruno Latour, où la domination pasteurienne s’inscrit dans l’esprit national guerrier des deux cotés du Rhin en préparation de leurs lendemains qui déchantent).

Au début (fin 19e siècle) furent les anticorps, protéines naturelles dont la production est stimulée par une première infection guérie, ou une vaccination. Les substances anticorps peuvent neutraliser telle bactérie virus ou toxine en circulation, dans les humeurs extracellulaires. Branche neuve des sciences du vivant sortie en anticorps neutralisant, l’immunologie fit un tabac, un triomphe. Et la bio discipline vint se placer en auguste à la droite de l’homéostasie, déesse régnante depuis Claude Bernard sur l’harmonie intérieure de nos organismes. Quelques décennies plus tard, Elie Metchnikoff décrivait le pouvoir phagocytaire de certains globules blancs, capables d’ingérer - et de digérer - certains microbes. La dimension contra-biotique des phagocytes prédateurs de microbes valut un 2e Nobel pour cause de 2e rameau, immunité cellulaire par phagocytes dévoreurs interposés.

Le Déficit Immuno- Cellulaire du SIDA

Le processus SIDA n’intéresse aucun des deux bras immunitaires de l’histoire puisqu’il s’attache, dit le dogme, à corrompre une ramille 3e de nos immunités, celle dite de l’immunité cellulaire par lymphocytes T apposés. Les lymphocytes de la classe T (comme Thymus) viennent au contact de cellules « normales » (hors le fait qu’elles peuvent être « habitées » de squatteurs infectieux, obligés à résidence intra ou péri cellulaire, sous peine pour eux de ne pas survivre). Et, lymphocytes aux sabords, les cellules non immunitaires paraissent s’assurer du respect des miasmes qui les habitent, et refouler des cancers qui s’y prépareraient !

Immunité Cellulaire : Comment …

l’attouchement, l’enveloppement, les oints émanant de lymphocytes T au contact induiraient la cellule adoubée à tenir ses clandestins opportunistes en dessous de leurs quotas dangereux ! Ces lymphocytes T nombreux sont dépourvus des anticorps qui font la force, et la gloire des lymphocytes-archers de classe B, tireurs des missiles anticorps à tête chercheuse-colleuse-tueuse à longue portée via les humeurs. Postérité de l’immunité humorale avec ses anticorps en circulation. Les lymphocytes T e peuvent agir que de l’extérieur de la cellule qu’ils abordent sans pénétrer. Comment ces attouchements agissent-ils sur les prisonniers infectieux d’une cellule du poumon, de la rétine, du cerveau ? Le Diable de l’immunité cellulaire est là : dans les détails qu’elle ne peut pas fournir. Car personne ne peut désigner clairement les principes contra-biotiques conjecturés ! Un comble quand on prend la mesure de ce que le standard SIDA invoque un déficit de ces moyens !

Immunité (cellulaire) par auto proclamation belliciste

Comme pour sortir de son manque à pointer, l’immunologie cellulaire va gaillardement- cavalièrement se pousser le col. Délaissant la dénomination craignos hypersensibilité par lymphocytes (T) apposés – sa marque néfaste d’origine - la discipline introduit in petto le signifiant Immunité, sous couvert des transplantations d’organe et de leurs médicaments immunosuppresseurs (cf., plus loin). Et par ce coup d’état sémantique, l’immunologie promut les lymphocytes T apposés au rang de branche principale dans le Surveiller et Punir les Microbes et les Tumeurs. Et sans vaciller de la plume, on inscrivit les lymphocytesTCD4+ - récemment numérotés – chef des armes sur les remparts du Fort Intérieur. Agents infectieux, cancers, greffons « étrangers », mêmes combats immunitaires, au service de la foi en la préservation du soi …

SIDA = défaillance immunitaire ? Défaillance cardiaque s’entend de l’organe-cœur dont le pompage défectueux n’assure plus l’oxygénation des tissus ; insuffisance respiratoire annonce l’asphyxie de qui l’organe pulmonaire ne laisse plus filtrer les gaz ; défaillance rénale dit la fin de l’organe d’épuration des produits du métabolisme, et la mort par intoxication endogène…La dénomination SIDA se justifierait de la destruction des organes lymphoïdes, anatomiquement constatée chez les patients aux derniers stades de la maladie. Mais nulle part n’est inscrite en clair la fonction protectrice du système lymphoïde, ne serait-ce qu’à voir les prédations qu’infligent les lymphocytes de la personne greffée, en circulation libre dans le greffon !

Le modèle fondateur : les patients sous médicaments immunosuppresseurs

Sous médicaments anti-lymphocytaires (immuno -suppresseurs) les patients – greffés notamment - peuvent souffrir de deux formes de cancers plutôt rares (Kaposi, lymphomes), comme d’infections graves en série, impliquant des agents répandus dans la population générale mais qui trouvent là un terrain propice à leur développement pathogène. Un exemple avec le bacille de Koch (BK), agent de la tuberculose humaine : le BK niche dans le cytoplasme d’un petit nombre de grosses cellules macrophages de 2 milliards d’entre nous, dit l’OMS. Dans le fond des macrophages, il trouve sa subsistance - plutôt chiche dans les conditions usuelles. Sous médicaments anti lymphocytaires que le médecin prescrit pour freiner l’inflammation – et l’engagement des lymphocytes de l’hôte contre un tissu greffé -, les nuisances du BK opportuniste de la situation sont aggravées, à l’instar de ces jeunes sidéens vierges d’empoisonnement anti lymphocytaire !

Personne n’envisagea que la prolifération des agents opportunistes puisse relever non pas d’un déficit des forces contra-biotiques, mais au contraire d’une surabondance de ressources internes, générées avec le processus d’inflammation, sous la forme de bouillons gras susceptibles d’engraisser le plus gras de tous les primitifs vivants : le bacille tuberculeux !

Chute de la maison immuno-déficience par lymphocytes TCD4+ en moins

Pour confronter une vaste épidémie des 20e et 21e siècles, on aura placé aux plus hautes responsabilités bio-médicales cette immunité cellulaire douteuse d’elle même et de ses lymphocytes T renifleurs-suinteurs. Sans surprise, un train d’impossibles viendra miner la construction : omissions majeures, prédictions incongrues, observations réfractaires au dogme, de quoi faire perdre au déficit immunitaire sa propre immunité.

Notre instruction de renvoi commence par la double impasse abyssale faite par le paradigme aux dépends du dépérissement cachétique (maladie de la maigreur des médecins ougandais), et de l’inflammation péri-lentivirale, moteur assuré aujourd’hui de tous les dommages SIDA. Le fait est, chez l’homme ou chez le singe, HIV+ ou SIV+, sans cette inflammation péri lentivirale, il n’est ni SIDA ni cachexie. Pourquoi une bévue double aussi maousse ? Parce que personne ne pouvait, ne pourra jamais intelligiblement faire passer inflammation ou cachexie par le chas principiel de l’aiguille immunodéficience ! Cette première paire de failles vaudrait déjà retrait de permis de conduire les choses SIDA à la version convenue. Le dossier de rejet se complète de 6 pernicieuses, et de 2 oxymores valant atouts de Réforme, valant coupure de chique à la version convenue.

Les six pernicieuses sapant l’édifice TCD4+ en moins

Si les conséquences maladives de l’infection HIV étaient liées simplement à l’évanescence des globules blancs TCD4+, chaque fois que l’on verrait ces cellules en déshérence, on devrait voir apparaître un SIDA. Faux ! Des gens HIV négatifs circulent dans le monde sans qu’ils aient, on ne sait pourquoi, trop de lymphocytes TCD4+ : ils elles ne font pas un SIDA pour autant ! (Le monde biomédical s’était d’ailleurs réuni à Atlanta dans les années chaudes du SIDA pour examiner ces quelques cas, trop rares pour faire tomber le vent du paradigme en poupe). Et d’un ! Il arrive que des patients sous un traitement antiviral parfaitement efficace voient leurs TCD4+ rester en dessous de 200 unités par micro Litre de sang. Le dogme prévoit, dans un tel cas, un risque de SIDA. Non pas, dès lors que le VIH est bien contrôlé par le traitement : ces patients ne souffrent pas de plus de complications que ceux qui, sous un traitement complémentaire à l’hormone dopante (interleukine-2), ont fait le plein de TCD4+. Et de deux !
Vous êtes séropositif depuis longtemps, vos TCD4+ sont passés au fil d’une décennie au dessous de 200, mais vous n’avez toujours pas (ou pas toujours) pris de traitement anti VIH, et vous n’avez toujours pas le SIDA ! Vous avez eu de la chance, c’est vrai ; vous auriez pris les médicaments, vous auriez couru moins de risques, sans doute, mais le fait est… Et de trois !
Situation inverse, avec des personnes séropositives dont les lymphocytes TCD4+ sont à hauteurs respectables, au dessus de 400 et plus, et qui développent un sarcome de Kaposi (10% au
moins des cas de Kaposis HIV s’observent à plus de 500 TCD4+), Et de quatre ! Et encore, dans cette tranche haute annonçant des défenses immunitaires de niveau orthodoxe, 20% de cas de zona (liés à la réviviscence du virus herpès varicelle- zona), Et de cinq ! Dans cette « tranche » se trouvent encore 0.7% de l’ensemble des pneumonies à pneumocystis carinii (c’est peu en pourcentage, mais ce sont dans l’absolu des milliers de cas de pneumonies suffocantes …) Et de six !

Entartrage de doctes par 3 brèves de singes

1re leçon en forêt ouest africaine : les simiens de ces régions sont volontiers infectés par des Simian Immune Deficiency Virus, précurseurs de nos HIV. Mal nommés eux aussi – un vice de nomination décidément récurrent - les virus SIV n’induisent justement pas de maladie chez leurs hôtes naturels. 1er aphorisme : chez le singe du vieux monde, une infection même massive au virus SIV d’origine ne suffit pas à produire un SIDA. Leçon de mangabey, 2e : une fraction des mangabeys infectés par « leur » virus SIVsm voit leurs T CD4+ presque entièrement rasés, mais de leurs bois lymphocytaires déserts, les singes semblent se faire des flutes. D’où une 2e québecquoise pour immuno-cellulariste en carême : çà prend plus que des lymphocytes TCD4+ en moins pour faire un SIDA… 3e soufflet : de nature, les mangabeys ne sont pas du tout réfractaires au SIDA. Infecté par le SIV d’une espèce simienne lointaine, le mangabey développera un SIDA aussi grave que celui du rhésus japonais (singe du nouveau monde) infecté par le même SIVsm.

La différence d’impact de l’infection au virus simien SIVsm chez le macaque versus le mangabey ? La vivacité de la réaction inflammatoire péri lentivirale chez le premier, sa discrétion chez l’autre. L’inflammation fait des ravages chez le macaque avant même que sa population TCD4+ ait dégagé. La désertification des forêts TCD4+ chez le mangabey infecté par son SIVsm reste sèche, par contraste aux suintements de protéines qui marquent toute inflammation soutenue. D’où l’aphorisme 3e : il faut plus que du lentirétrovirus en trop, plus que des lymphocytes TCD4+ en moins, pour « faire » un SIDA : il faut un PLUS d’inflammation péri lentivirale ajoutée.

Le train – véniel- des TCD4+ en moins peut en cacher un autre –ravageur

Les singes mangabeys et macaques, aux prises avec un même virus SIVsm, auront mis au jour la superposition de deux processus inégalement malfaisants : infection par le lentirétrovirus ; inflammation péri-lentivirale. Les forêts TCD4+ décimées sont la marque du passage actuel ou ancien d’un lentivirus TCD4 lymphotrope, prédateur de lymphocytes TCD4+, voilà pour l’infection. L’inflammation péri-lentivirale s’enclenche, plus ou moins, en fonction du contexte organique : étrange pour le virus SIVsm quand il se déploie chez le macaque japonais, son hôte « accidentel » tout récent ; familier chez le mangabey, son hôte de 150 000 années ! Le processus sidéogène vient sans équivoque avec l’inflammation - et le volet d’activation cellulaire qui l’accompagne.

IRIS l’oxymore pierre-silex

Immune Reconstitution Inflammatory Syndrom… Syndrome Inflammatoire de la Reconstitution Immunitaire… Il s’agit de maladies sévères – pneumonies suffocantes, lymphome, sarcome de Kaposi étendu, encéphalite multifocale …Elles surgissent ou s’étendent chez le patient après l’écrasement de son virus par des antiviraux efficaces. Le traitement antiviral ajusté avait entrainé une remontée quelques fois vivace des lymphocytes TCD4+ du patient - ce qui devait n’est ce pas, éloigner le SIDA. Mais non ! La séquence suivante affecte près de 30% de personnes traitées dans les pays émergeant : l’attaque antivirale a été effective, et patatras…le patient développe une maladie de type SIDA, comme par exemple une tuberculose pulmonaire, parfois grave ou très grave [1]. A ne rien y comprendre, sauf si l’on consulte les registres d’avant le VIH, quand l’hypersensibilité liée aux lymphocytes (T) faisaient leur plein de lignes dans les traités d’immunologie cellulaire, avant la belle Immunité. Hypersensibilité : le mot contient le péjoratif des lymphocytes (T) fauteurs de troubles, par exemple chez les tuberculeux non infectés par le VIH, « armés » d’un équipement lympho-immunitaire complet …

Tuberculose hors VIH et lymphocytes TCD4+ : beaucoup de bruit et de fureur, autour d’une immunité cellulair(e) de rien

La scène se passe dans les poumons de HUIT millions de personnes séronégatives dans le monde chaque année. L’intendance immunitaire, lansquenets TCD4+ anti-bacillaires en tête (Laennec, 1810), converge vers les champs pulmonaires imprégnés d’huiles. Les macrophages ont reçues leurs aspersions de protéines « armeuses », en provenance de ces lymphocytes qui les entourent, en formations de tortues romaines serrées. Mais l’engagement des lymphocytes TCD4+ ne protège la personne ni de la prolifération des bacilles, ni de la récidive, faute d’immunité jamais acquise contre cet agent ! Pas de trace non plus de l’impact des feux que devaient essuyer leur chair de bacilles dans le ventre de la cellule-hôte. Pire, les lymphocytes en vaste nombre sur le terrain échauffent les tissus et dans le sillage des TCD4+, c’est Grouchy la Mitraille ! Feu sur le mou … Feu et Sang…ulcération de la paroi d’une artériole … Hémorragie hémoptysie foudroyante comme celle de Jean-Baptiste Poquelin à peine sorti de scène. Las, au registre des prouesses anti-tuberculeuses des TCD4+ hors SIDA, la page est blanche ou rouge de malheur et de honte ! Il faut avoir une foi immuno-cellularienne aveugle pour imputer à l’Immuno-Cellulaire Force en fuite les tuberculoses des patients SIDA et leurs TCD4+ en moins !

Décryptage de l’IRIS : le lymphocyte T dessoulé et son plan soudard et dragonnades

L’IRIS et ses maladies cruelles correspondent à la restauration des pouvoirs de projection, sécrétion, réaction des voltigeurs lymphocytaires : aux jours frissonants de l’IRIS, le lymphocyte TCD4+ a jeté son déguisement de croisé de l’immunitaire, pour reprendre les us d’un soudard. Immunité retrouvée…Le mot annonçait comme de la protection (antituberculeuse, anti cytomégalique, anti Kaposi…). Mais non ! Les Tartuffe auront collé la bonne image de la reconstitution immune sur la ligne du méchant inflammatory syndrome… En anglais, Immune Reconsitution Inflammatory Syndrome… Perfidie albionique ! Patients et parents affolés vous remercient de cette belle retrouvée ! Chers étudiants, à la vôtre !

Des mots justes pour dire la maladie : la question n’est pas si vénielle

Immunodéficience acquise…de quoi le SIDA est-il le nom ? D’une déchéance corporelle « acquise » (vous l’avez quand même cherché …), autant que dissolution passive des forces de résistance aux miasmes, plaçant sa victime en position dorsale de passoire à microbes ou cancers ! Désolation sans fin, puits sans fond, comme une porte ouverte en plein courant d’air " je suis une maison vide sans toi(t) immunitaire…" Une sorte de Nakba immunitaire ! Vrai, la construction du SIDA sur ses pilotis verbeux était bancale : 2 maladies notées - sur les trois (manque la cachexie) ; un pied de lymphocytes TCD4+ en moins, au lieu des trois ou quatre qu’il faudrait pour voir des effets approchants ; une inflammation principale qui n’y est pas ; de faux oracles du style si vos TCD4+ ne remontent pas vous allez voir ce que vous allez voir …-, alors que rien du tout…sinon la seringue de l’immuno-cellulariste sectaire et ses hormones lympho-dopantes, pour ne rien faire sinon des effets secondaires ; une caméra en plan fixe – américain, français, anglais, brésilien…- sur ce déficit de l’immunité cellulaire, laissant hors cadre une collection de faits incontournables…

Les échevins reviendront à la charge : l’utilité même de votre déconstruction ? Pour qui, pourquoi une invite quasi collective à se tordre les neurones sur le processus à l’œuvre avec les lentirétrovirus T lymphotropes ? s’il s’agit de trouver l’empois pathologique qui réunirait en un les trois pièces du SIDA maladie, c’est affaire de médecins-détectives et de leurs doctorants : qu’ils s’y collent ! En quoi la personne affectée bénéficierait elle de savoir le SIDA en plus vrai – quand bien même ce plus vrai serait ? La déontologie médicale s’avance : le SIDA serait en route vers un plus-près-serré de la réalité ? Foi de médecin, allez y, s’il peut en résulter des gains de pouvoir faire, et des gains de discernement - entre ce qui prendrait de faux airs de gravité chez l’un, le tour de la nocivité vraie chez l’autre… Où il sera dit combien notre recadrage déconstructif aura permis, au sens d’autorisation en science médicale éthique et raisonnable, un changement plutôt radical dans le traitement de l’infection à VIH, avec la révolution tranquille et pacifiante des traitements de suite intermittents en cycles courts…

Qu’est ce qui aura manqué aux patients malades du SIDA qui justifiait cet étiquetage soustractif ? De quoi trancher, retrancher du miasme, forces contra biotiques en faillite, en soustraction. Soustraction de soustractions, négation double de l’être sidaïque… Force et Vaillance immunitaire : la bonne immunité serait la manifestation positive de forces bio soustractives, tenant les quotas infectieux en deçà des nombres nocifs. De même que la bonne santé manifesterait la vaillance des forces qui s’opposent à la maladie, toute infection avérée marquerait la défaillance (relative) des « systèmes anti microbes », …Et la vie rassemblerait les forces qui résistent à la mort ! Fonctions idéelles, métaphysiques, dont la physique chimie des corps ne peut donner de mesures…Vitalistes finalistes, que la force soit avec vous. Nos patients laïcs et nous même seront glués à la terre qui n’est pas toujours si joli ! Foin de pompiérisme et de redondance macabres, la camarde SIDA est assez vigilante pour que la médecine avec ses mots n’en duplique pas la faux ! Adieu saints sébastiens kamikazes et martyrs, il est temps de dire aux générations descendantes le SIDA tel qu’il est, non plus sauve qui peut !

Tout le monde le sait, ou devrait le savoir : la médecine fait mouche avec ses mots et leurs effets de sujétion, de tort comme de travers. Dire le SIDA tel qu’il est, plutôt que dans sa version cornue - dont les sous-titres peuvent rendre fou : sous traitement anti VIH effectif, une franche reconstruction immunitaire peut se compliquer d’un SIDA gros comme çà ! Vouloir connaître, c’est savoir vivre libre avec le tragique, dit le poète Alexandre Bergamini dans Le sang Damné (Le Seuil, Paris , 2011). Et bien, au moins çà …

RECONSTRUCTION

In …POUR EN FINIR AVEC LE SIDA, éditions PLON, Paris, Octobre 2011

EN BREF

Reconstruire le SIDA autour de l’INFLAMMATION , satellite variable du lentivirus dans le cours de sa reproduction. Un plus petit opérateur commun aux trois maladies SIDA cancer –dépérissement -infections secondaires se présente autour du signifiant RESSOURCE : l’inflammation péri VIH est cause de redistributions bifurcatives de ressources internes ; ces redistributions ont pour effet net de déshabiller Pierre le Muscle (= cachexie), et d’habiller Paul et ses microbes (infections secondaires) et ses deux cancers.

pour cette reconstruction annoncée un instrument conceptuel novateur : les optiques de Pierre Sonigo, bio architecte galiléen de Kabylie, et son modèle écosystème forêt pour dire le corps multicellulaire, à distance de sa version robot-machine et autres modèles finalistes. Les flux de ressources sont au centre de l’organisation corporelle ; ils influencent les topos anatomiques et fonctionnels, lesquels s’organisent autour de chaînes alimentaires internes pour prendre la forme de tissus-organes foie, poumons, reins….

La pensée écosystème propose de lire le SIDA hors l’escompte de l’immunodéficience. Le vivant multicellulaire, alias forêt écosystème auto organisé, ne dispose pas de police naturelle pour gérer son espace ; pas de vigilantes immunitarios formées en patrouilles pour contrôler la frontière intérieure ; pas de taser contrabiotique, pas de cellules impératrices dont les ordres au jour le jour seraient : lymphocytes, macrophages, cellules dendritiques, auxiliaires de tout poil, vous êtes ici pour Surveiller et Punir, et non pour grignoter et vous nourrir !

Pour En Finir Avec Le SIDA développe la thèse selon laquelle :
l’inflammation péri VIH comme toute inflammation suffisamment soutenue conduit au dépérissement cachétique … ; comme toute inflammation chronique localisée dans un organe cible, l’inflammation péri VIH fait le lit des cancers particuliers au SIDA… ; l’Inflammation péri VIH et ses bouillons sont en position de surnourrir les agents infectieux comme le Bacille de Koch…


Commentaires  Forum fermé

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Jacques Leibowitch, POUR EN FINIR AVEC LE SIDA
mardi 2 août 2011 à 22h40 - par  P. Valas

Message reçu de Jacques Leibowitch :

c’est parfait pour ce que je peux en vouloir. Et ton analyse va dans le sens de ce vieux poil que nous aurons tricoté ensemble.
Bravo à toi et merci de l’avènement car il pourrait peut être s’agir d’un bout de çà.
Nous vaincrons car nous étions les m !oins forts.
Jacques Leibowitch
Professeur Assistant Emérite Université Versailles Saint Quentin
Attaché Hôpital Raymond Poincaré, Garches, 92380

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Jacques Leibowitch, POUR EN FINIR AVEC LE SIDA
lundi 1er août 2011 à 19h05 - par  TengrobJip

Peut-on trouver une articulation (fût-elle contrdictoire) entre ces thèses et celles exprimées dans le livre de Michel Bounan « Le Temps du Sida » (Éditions Allia, 1990) ? Qu’en pensez-vous ?

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lundi 1er août 2011 à 21h03 - par  P. Valas

Attendez un peu que ce livre soit sorti. Il s’agit là d’une conférence. Vous pourriez vous-même faire ces articulations avec ce livre de Bounan que je ne connais pas, je les publierai dans cette rubrique même . Il y a 20 ans on mourait très réguilèrement du Sida.
Cordialement
Patrick Valas

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Jacques Leibowitch, POUR EN FINIR AVEC LE SIDA
lundi 1er août 2011 à 14h09 - par  P. Valas

Le texte est difficile, mais le livre à venir est à ce prix : Soit le travail d’un savant, au sens propre de celui qui à l’origine invente le savoir au prix de son être divisé, interrogeant sans complaisance les S1 (signifiants maîtres auxquels il est assujettit). Il s’agit bien là de la structure du discours hystérique à l’œuvre de par l’énonciation singulière du sujet qui le sert. On comprendra ainsi qu’à l’origine de tout invention de savoir est le discours de l’hystérique. Ayant articulé ce discours (entre autres) on comprendra aussi que Lacan ne fait plus de l’hystérie une névrose, mais le statut « normal » de tout Parlêtre.
Jacques Leibowitch, est reconnu officiellement comme un des co-découvreurs du virus HIV, avec Montagnier et Gallo (avec qui il collabore depuis 30 ans). Mais lui comme médecin est un praticien, prenant ses appuis sur le socle de sa clinique quotidienne. La médecine est immémoriale, comme la relation singulière entre le médecin et son patient inviolable, de sorte que l’acte médical est d’ordre « Sacral » (Lacan). C’est d’avoir toujours voulu et su y coller plus, que Jacques Leibowitch est aujourd’hui à la pointe de la lutte contre le Sida. S’il nous annonce « Pour en finir avec le Sida », il faut nous en réjouir.
Patrick Valas

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