Claude Jeangirard, « La Curiosité Première se situe au point où la causalité psychique fait appel à la catégorie d’espace, pour jeter les bases de l’appareil psychique freudien. »

jeudi 21 avril 2016
par  P. Valas

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La Curiosité Première se situe au point où la causalité psychique fait appel à la catégorie d’espace, pour jeter les bases de l’appareil psychique freudien.

La Curiosité Première est intriquée à la pulsion orale : ainsi, dès qu’il sort du ventre de sa mère, l’infans crapahute vers le sein , s’y branche par la bouche pour satisfaire la pulsion orale, et est déjà orienté dans l’espace comme toute organisation vivante.
Mais, singularité qui caractérise l’humanité, cette pulsion orale est double : agressive pour se nourrir, et d’autre part, support de la parole invocante pour échanger avec l’Autre. Lorsque le langage est suffisamment constitué, l’enfant inaugure, dès qu’il marche, sa première transgression en s’échappant dans l’espace sans se retourner : c’est là la « maquette » des ruptures qui jalonneront la part créative de sa vie, selon son désir.

Dans notre précédent livre, La troisième dimension dans la construction du psychisme , nous avons appelé « pulsion dromique » ce mouvement pulsionnel à l’œuvre dans le rapport originaire du sujet à la construction de l’espace.

Nous montrons dans ce livre-ci comment cette pulsion dromique est l’incorporation de l’espace pour le compte de la Curiosité Première, dont la consistance est du même ordre que les Formes Premières de la géométrie qui constituent l’univers (segment de droite, cercle, carré, triangle, ligne de points et spirale).

Claude Jeangirard, psychiatre et psychanalyste.
Fondateur en 1955 de la Clinique de la Chesnaie ( Loir-et-Cher), un des lieux, avec La Borde, Saumery et Freschines, où s’incarna après guerre le mouvement de la Psychothérapie institutionnelle , dans le fil de l’expérience psychiatrique de François Tosquelles à l’Hôpital de Saint Alban, en Lozère, où fût repensé le collectif soignant.

Le mouvement de la Psychothérapie institutionnelle est venu subvertir la prise en charge psychiatrique traditionnelle en articulant la psychanalyse au champ de la psychiatrie. L’élaboration par Lacan, dans ces mêmes années 1955, de la théorie de la structure du sujet psychotique, n’est pas sans lien avec cette expérience de Psychothérapie institutionnelle .

L’institution soignante en fut subvertie et conçue alors comme une structure langagière, qui doit être soignée pour être à même d’écouter et de soigner les patients. Ainsi le patient psychotique fut-il enfin traité comme un sujet et responsabilisé dans le soin.

Claude Jeangirard a porté beaucoup d’intérêt, dans sa pratique clinique avec les patients psychotiques, à la construction de l’espace dans la constitution du sujet et ce, à partir de la psychose, où cette construction est défaillante

Will de Graaff, est plasticienne.
(Atelier Met de Penninghen et Jacques d’Andon/ Ecole Nationale Supérieure des Métiers d’Art.Paris (1964/ 1968 ), formée à la méthode Arno Stern (1978), elle intègre la clinique de la Chesnaie en 1981 pour la création d’un atelier d’expression picturale éphémère.

… qui dura trente quatre ans. L’intérêt partagé avec Claude Jeangirard pour la notion d’espace dans la constitution du psychisme est à l’origine d’une recherche à partir de productions picturales d’enfants et d’adultes en milieu urbain et en psychiatrie.

A partir de leurs expériences conjointes, ils ont déjà publié :

« La troisième dimension dans la construction du psychisme
Pourquoi les enfants font-ils des dessins ?
Et pourquoi cessent-ils un jour de dessiner ? » 1998 – Erès »


La publication de ce livre a été proposée par Annie Staricky. Ce dont nous la remercions.

Claude Jeangirard, Will de Graaff.


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