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samedi 18 septembre 2010
par  P. Valas

Patrick Valas : Le besoin de dormir, le désir de dormir.

Tous les chemins mènent à Rome, à condition d’y aller (2)

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dimanche 14 octobre 2012 à 00h59 - par  eva talineau

pour Nicolas Vallée - au cas où il reviendrait ici pour voir si quelqu’un a répondu à sa question sur la position de Lacan sur les rêves dits « prémonitoires », et/ou, la télépathie. Concernant les rêves qui seraient prémonitoires, Lacan n’en a à ma connaissance jamais parlé. Freud lui en a juste « déconstruit » quelques uns pour montrer qu’ils n’avaient rien de prémonitoire. Plus intéressante est la question de la télépathie, notamment au sein de la cure analytique. Il ne fait aucun doute, à lire le livre de Granoff et Jean Michel Rey « l’occulte dans la pensée Freudienne » , et à examiner la correspondance de Freud avec Ferenczi et Jung, surtout, que Freud connaissait l’existence de ces phénomènes de transmission directe ou des signifiants se retrouvent inexplicablement en train de circuler entre sujets, sans que ceux-ci en soient consciemment avertis. Lacan, lui, a peu abordé la question, qui l’intéressait apparemment beaucoup moins qu’elle n’a intéressé Freud. Dans ses premiers textes, et notamment dans les Ecrits, il parle de la télépathie comme de quelque chose de tout à fait banal, généralisé, qui découle pour lui à ce moment là directement du fait de l’appartenance de l’homme à l’univers du discours, qui passe à travers lui. En revanche, 20 ans plus tard, au moment où il se passionne pour Joyce, il traite pratiquement Freud de « délirant » d’avoir « cru » à la télépathie, et il évoque l’initiation et les techniques du corps dont il n’y a , selon lui, plus trace dans nos sociétés. C’est assez logique, d’ailleurs, vu qu’entre les deux dates, il a introduit le concept de « lalangue », faisant de l’Inconscient quelque chose qui est de l’ordre du réel, qui noue le corps et la lettre pour chacun de manière singulière - dans cette optique, la circulation de signifiants entre sujets n’a plus lieu d’être de quelque interêt théorique, alors qu’elle était un argument en faveur du premier état de sa réflexion, celle où il s’agissait d’extraire le symbolique de la colle imaginaire à travers laquelle il se donnait d’abord à travers le discours du névrosé.