Patrick Valas, Lacan réconcilié avec la deuxième topique de Freud.

jeudi 8 novembre 2018
par  P. Valas

Patrick Valas
8 novembre 2014, 15:01

Lacan réconcilié avec la deuxième topique de Freud.

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Ceci n’est pas un graphorisme, c’est un schéma. Comment le lire ?

En introduisant le terme de « Lalangue parlée » (1972), Lacan la situe dans le Réel comme un essaim bourdonnant de signifiants qui ne font pas chaîne mais dont va se déterminer « l’inconscient structuré comme un langage ».
Il précise comme « un » et non pas « le ».
Il écrit cela ainsi :

S1 (S1 (S1 (S1 (S1 → S2) ) ) )

Pour faire « un »langage il suffit de 2 termes + et -, ou (S1 → S2), qui font la paire.

« Le signifiant comme maître, à savoir en tant qu’il assure l’unité, l’unité de cette copulation du sujet avec le savoir, c’est cela le signifiant maître, et c’est uniquement dans lalangue, en tant qu’elle est interrogée comme langage, que se dégage - et pas ailleurs - que se dégage l’existence de ce dont ce n’est pas pour rien que le terme στοιχεῖον [ stoikeion ] : élément, soit surgi d’une linguistique primitive, ce n’est pas pour rien, le signifiant Un n’est pas un signifiant quelconque, il est l’ordre signifiant en tant qu’il s’instaure de l’enveloppement par où toute la chaîne subsiste ».
JL, in Encore 26 juin 1973.

C’est tout le système qui se présente comme s’il était inné que l’enfant joue, à propos d’un départ de sa mère, avec l’énoncé qui a tellement frappé Freud – cela chez un de ses petits-enfants –, l’énoncé Fort (S1) → Da (S2).
C’est là que tout s’insère.

Ce Fort-Da est déjà une figure de rhétorique.

Lalangue colonise le corps, elle est en rapport avec le langage, comme les branches à l’arbre, c’est pourquoi elle plonge ses racines si profondément dans le corps, animant sa jouissance en la civilisant par le Sinthome qui est noué à l’inconscient comme une vis sans fin.

Lalangue a le même parasitisme que le langage au regard de la jouissance.

Lalangue a le même parasitisme que le langage au regard de la jouissance, qui peut se décliner selon plusieurs modalités, JA, Jφ, plus-de-jouir, jouis-sens, jouissance sexuelle, etc…
Lacan réconcilié avec la deuxième topique de Freud, cela veut dire que si au début de son enseignement l’Inconscient est séparé du Ça – d’où son élaboration du sujet divisé $, à partir de Encore l’inconscient et le Ça (le Réel pour Freud) sont noués.
Il en résulte plusieurs conséquences :
1) la pulsion est à l’œuvre dans le fantasme, par le fait que le signifiant est à la fois interdicteur et cause de la jouissance.
On passe ainsi du $ au Parlêtre (Lom trinitaire RSI), logé à la même place sur ce schéma du stade du miroir.
2) Le Sinthome, n’est plus anomalie mais solution du rapport dérangé du Parlêtre avec la jouissance du corps.
Autrement dit, le Sinthome est sa jouissance spécifique, son jouir de parlant avec le corps qui s’articule et vire au stéréotype pour chacun.
On loge le Sinthome, symboliquement-réel, au lieu de S (Ⱥ), noué à l’inconscient, lequel est un savoir-faire avec lalangue qui l’a constitué comme tel.
Cet inconscient est le Réel dont il est affligé, du fait du signifiant qui fait trou.
3) L’Autre est à la fois le lieu de l’Autre (A, où se situe l’Urverdrängt comme Réel) du langage mais aussi bien l’Autre de la parole décomplété par elle, (Ⱥ), qui le fait Autre manquant donc désirant.
L’inconscient se situe sur le vecteur de la relation symbolique A →→→→$.
Le graphe du désir déplie très précisément ces différentes instances
4)- le transfert est situé sur le vecteur $ (analysant) →→→→a (analyste).

L’analyste est le tenant-lieu de l’objet a, cause du désir de l’analysant.