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samedi 26 janvier 2013
par  P. Valas

Daniel Pendanx, les pétitions et l’interprète.

Le mariage gay, les pétitions et l’interprète.

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mercredi 30 janvier 2013 à 18h47 - par  eva talineau

merci pour cet article, extrêmement intéressant, et qui montre, à mon sens, combien serait nécessaire parmi les analystes un véritable débat qui ne consisterait pas à anathémiser les uns ou les autres, ou à se planquer derrière des « opinions » citoyennes qui seraient déconnectées de ce dont, comme analystes, nous soutenons notre pratique.
Plutôt que de paraphraser votre excellent article, je vais l’accompagner d’une autre énonciation, qui, je pense y fait écho, même si elle ne s’y réduit pas.
mettre la différence sexuelle au cœur de ce qui fonde, chez les humains, le lien social, cela n’a rien de « naturaliste », mais au contraire, fonde la signifiance pour les humains sur une diférence irréductible. L’écart homme/femme est la métaphore de ce décollement de l’identité pure, identique à elle-même, telle qu’elle aurait été léguée par les ancêtres et s’imposerait d’évidence (anthropologiquement, les « sociétés dites froides »), décollement à travers laquelle l’histoire humaine a commencé comme histoire, ce dont les mythes religieux, comme celui de la Genèse, portent témoignage (les humains ont toujours « théorisé » les franchissements collectifs de leur histoire à travers mythes religieux et théories philosophiques). Ce n’est pas une chose anodine de tenir cela comme contingent, et de poser qu’on pourrait, sommes toutes inventer d’autres modalités d’entrée dans la « culture » qui seraient équivalentes. Car il ne s’agit pas que du passage de la nature à la culture (ce que semble soutenir E. Roudinesco, qui semble penser que là est l’enjeu du devenir humain, et qu’en ce domaine, faire confiance à l’inventivité des humains pour inventer du symbolique suffit, soyons positifs, que diable, et pas rabat-joies). Il s’agit de prendre place dans un fil de transmission, lancé depuis des millénaires, qui ne se fonde pas sur la continuité pure, mais sur un binôme continuité/discontinuité, qui, depuis l’aube des temps, trouve un mode d’expression privilégiée dans la différence homme/femme et les différents modes de conjonction que cette différence soutient.
La psychanalyse met au cœur du sujet, et de la vie humaine, cet espace de séparation d’où nait le symbolique. C’est de ce jaillissement continué que chaque psychanalyse est comptable, dans chaque cure singulière. Et il n’est pas interit de penser qu’il en est aussi, de quelque façon, comptable, dans ses prises de position dans la vie de la cité.

eva talineau

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