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samedi 24 septembre 2011
par  P. Valas

Daniel Pendanx, Le nouveau monde

Ce texte fait suite au projet en cours de mise en place de badgeuses électroniques, visant au contrôle et à la gestion des emplois du temps, et au-delà, lit-on, à la « gestion des ressources », de l’ensemble des services et établissements d’une vieille Association bordelaise.

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mercredi 7 décembre 2011 à 16h21 - par  Gárate

En exergue encore :

« JAM : Les psychologues, les psychothérapeutes, les psychiatres, tous les travailleurs de la santé mentale c’est à la base et à la dure qu’ils se coltinent toute la misère du monde ; et le psychanalyste dans tout ça ?

J.L. : C’est certain que se coltiner la misère comme vous dites, c’est entrer dans le discours qui la conditionne, ne serait-ce qu’au titre d’y protester.
Rien que dire ceci, me donne position—que certains situeront de réprouver la politique. Ce que, quant à moi, je tiens pour quiconque exclu.
Au reste les psycho —quels qu’ils soient qui s’emploient à votre supposé coltinage, n’ont pas à protester, mais à collaborer. Qu’ils le sachent ou pas, c’est ce qu’ils font.

Télévision (1974) »

C’était il y a très longtemps, vers 1981 je crois ; vous veniez d’intégrer cette institution bordelaise que vous citez sans la nommer, et quelqu’un qui vous accueillait avec sympathie vous a dit : "Mon ami m’a dit qu’il avait enseigné dans votre promotion” … Vous lui avez répondu : "Oh, nous nous sommes enseignés l’un l’autre"…

Qu’avons-nous appris alors, l’un de l’autre, 30 ans après ?

• De cette pratique de collaboration où vous exercez toujours,
• de cette position que vous définissez comme "fonction parentale médiane",
• de la différence entre la structure, asservie au système, dont elle exécute le mandat, avec l’institution, compromis d’un sujet à l’œuvre, qui fonde sa parole et crée un espace de subversion créative…
• Qu’avons-nous appris de la différence entre transgression et subversion ?

J’ai lu votre texte dans le détail, il est difficile, compliqué parfois, souvent verbeux ; je l’ai lu dans ses différentes versions, sur Psychassoc, Œdipe, le site de Patrick Valas. Mon dieu ! Que dire ?

Je m’intéresse depuis longtemps à ce que j’appelle « la clinique du Travail Social » et, même si je ne partage pas toujours leurs approches, j’estime et je respecte les élaborations que soutiennent Joseph Rouzel ou Jeanne Lafont, Les Allione aussi, Oury…

Mais il y a quelque chose dans vos tonitruances, qui me fait peur, me terrorise, me totalise.
Quelque chose qui me rappelle le sectarisme de certains groupuscules qui confondaient la révolution avec la dictature du prolétariat, et accusaient toute divergence d’insolidaire, allant jusqu’à l’insulte, la sommation, l’accusation de collaboration, la délation et l’appel à la vindicte.

La fonction « Travail Social » n’est pas, de mon point de vue, une "fonction parentale médiane", comme vous dites, mais une "pratique de promotion du symbolique" qui, à l’occasion, peut constituer l’étayage, au sans de mon ami Claude Allione (holding), d’une fonction paternelle défaillante.

Elle n’est pas sexuée, pas le fait, donc, d’un homme ou d’une femme, pas plus que d’un couple, et ceci parce que, plus que de la différence sexuelle, elle s’instaure de la séparation entre le un et le deux, dans la mesure de la distance du "un" au "deux".

Vous parlez de "castration", mais vous ne dites rien de votre rapport au manque.

Bien sûr les structures de Travail Social son envahies par le rêve totalitaire d’une administration en quête de pouvoir, la question est de savoir s’il s’agit d’y répondre dans une rivalité de jouissance : « tu me badges - je me débadge », soit par une transgression du règlement intérieur qu’invoque la structure ou plutôt, dans une position qui me semblerait correspondre avec une éthique du désir, en se centrant sur l’acte : ni "pour" ni "contre" les règles édictées, mais au service de l’acte, comme acte éducatif, ou psychanalytique, car du point de vue du symbolique, ils ne sont pas différents !

Vous dites que l’institution qui vous emploie n’agit pas dans le "bon sens"… Pourquoi n’iriez-vous pas lui redonner le "bon" dans les instances politiques qui en définissent la politique ? Mais alors, renoncez à la clinique, renoncez au service de ce rien où se fonde l’inouï d’un acte qui ne vous appartient pas, mais qui ne peut naître qu’avec la présence du travailleur social : le secrétaire de la parole à venir, celui qui en garantie la tenue tout en taisant les contenus dont il n’est pas maître.

Faut-il pointer ? La belle affaire !
L’inopérant de ce pointage, comme celui des évaluations, tombera de son propre poids, si les praticiens le suivent à la lettre et au plus près de leur acte : celui-ci montrera bien, dans ses ravissements, les ravinements de la lettre lorsqu’elle est "imposture".

Monsieur, s’il vous plaît, ne vous laissez pas aller au terrorisme et au totalitarisme de la pensée —quel que fut le gendre—

Dénudez votre parole au risque de son tranchant et livrez-là avec bienveillance, aux aspérités des autres.

croyez en l’expression de ma parfaite considération

Ignacio Gárate

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